Le littoral de la région Occitanie a été essentiellement aménagé dans les années 1960 avec la mission Racine. Jusqu’à cette période, les apports sédimentaires des fleuves étaient importants et le caractère naturel du littoral favorisait le bon fonctionnement sédimentaire du système. Depuis, l’anthropisation des fleuves, l’urbanisation du littoral et la sur-fréquentation de certains secteurs, ont rompu ce fragile équilibre. Par ailleurs, la raréfaction globale de la ressource en sable à l’échelle de la planète milite pour une gestion plus durable de cette ressource.

Bien qu’inégalement réparti, le recul du trait de côte est aujourd’hui quasi général sur le littoral sableux de la région Occitanie. L’érosion associée à ce recul devrait se poursuivre et s’accentuer dans les années à venir du fait de la montée des eaux due au changement climatique.

A long terme, une approche privilégiant la recomposition spatiale du bord de mer couplée au rétablissement du transit naturel des sédiments partout où c’est possible, est la seule stratégie durable qui puisse être envisagée. De manière transitoire, il peut être nécessaire de permettre aux espaces urbains littoraux et à l’activité économique liée aux plages de s’adapter progressivement.

Construire la recomposition spatiale avec les acteurs du territoire est une manière innovante d’aborder la réduction de la vulnérabilité sur le littoral et de ré-aménager les espaces menacés par les risques côtiers au-delà des mesures à court terme axés sur la « protection » des plages et des enjeux de première ligne. C’est l’objectif que se sont fixés l’Etat et la Région Occitanie dans le cadre du Plan Littoral 21 et de sa mesure « prendre en compte l’érosion du trait de côte et adapter les usages au changement climatique ».

En lien avec la Stratégie Régionale de Gestion Intégrée du Trait de Côte (SRGITC) et le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET), l’Etat et la Région co-construisent un plan d’actions pour l’adaptation du littoral au changement climatique puis souhaitent accompagner la réalisation de stratégies locales qui permettent d’identifier les actions à mettre en œuvre pour une gestion intégrée du trait de côte et de préparer la recomposition spatiale du littoral.

Dans le cadre de la mise en place de ces stratégies, la gestion des sédiments apparaît comme essentielle pour réhabiliter les systèmes dunaires et proposer des solutions transitoires de rechargement de plage si nécessaire. Les rechargements de plage étant coûteux et n’offrant pas de garanties à long terme, ceux-ci ne peuvent cependant être envisagés que si des perspectives plus pérennes d’atténuation des vulnérabilités à plus long terme sont étudiées.

La DREAL et la Région Occitanie, en accord avec ces objectifs portés par le plan Littoral 21, ont cofinancé une étude afin de disposer d’un plan de gestion des sédiments à l’échelle régionale. Ce travail nous a permis :

1. De caractériser les principaux gisements exploitables (Espiguette et Port-la-Nouvelle) et les plages pouvant bénéficier d’un apport de sable par niveau de priorité, en accord avec la SRGITC,
2. D’établir des macro-scenarios de rechargement à l’échelle supra-communale en croisant les enjeux techniques, financiers et environnementaux sur des secteurs jugés prioritaires,
3. De rechercher une optimisation des coûts de mise en œuvre de ces scénarios en suggérant des groupements de commande (en lien avec les futures stratégies locales).

Aujourd’hui cette étude peut être consultée et doit être considérée comme un outil d’aide à la décision à destination des collectivités, si des scénarios de gestion des sédiments sont étudiés dans le cadre des stratégies locales ou sur initiatives de maîtres d’ouvrages qui pourraient être présentées au Plan Littoral 21. Il ne s’agit en aucun cas d’une étude préfigurant des opérations de rechargement massif prédéfinies et isolées de la mise en place d’un processus de gestion plus intégré.

Pour en savoir plus, téléchargez les rapports ci-dessous.