Objectif
Le littoral du Languedoc-Roussillon, long de 220km, est confronté à la problématique de l’érosion, que ce soit en lien avec des causes naturelles ou du fait d’aménagements artificiels. Ces phénomènes d’érosion participent aussi activement à l’augmentation du risque de submersion marine. La connaissance, la compréhension et l’anticipation des mécanismes d’érosion constituent donc un enjeu essentiel pour les acteurs publics, non seulement d’un point de vue environnemental mais aussi sur le plan des conséquences humaines, économiques et sociales. Ce phénomène peut en effet être une menace pour les communes littorales en termes de protection des habitations, de maintien des activités économiques (baignade, sentiers littoraux …), de pérennité des axes de circulation. La réflexion sur les stratégies de protection des biens et des personnes nécessite donc une connaissance fine de cet aléa. L’objectif de la présente étude est d’actualiser la connaissance du phénomène érosif en Languedoc-Roussillon, réalisée à la fin des années 90, et de mutualiser l’ensemble des données disponibles sur l’état du littoral.
L’étude a été réalisée par le bureau d’étude SOGREAH en trois phases majeures :
-
L’inventaire et l’analyse de toutes les données disponibles sur les conditions naturelles d’évolution (vagues, vent, courants, …), les aménagements réalisés (ouvrages, rechargement, …), et les suivis du littoral (topo-bathymétrie, sédimentologie ;
-
L’établissement de l’aléa érosion de référence actuel ;
-
La projection future du trait de côte au échéances 2030, 2060 et 2100.
Méthodologie
Définition de l’aléa de référence
Les évolutions du trait de côte disponibles permettent de dégager des tendances représentatives qui doivent servir pour la suite à établir les positions futures du trait de côte. En ce sens, on utilise généralement le concept d’ “aléa de référence” représentant le taux moyen d’évolution annuel sur un secteur homogène pouvant avoir des longueurs de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres. La définition de cet aléa de référence nécessite de recouper les informations tirées de l’analyse directe des évolutions des positions historiques du trait de côte avec l’ensemble des connaissances du fonctionnement des différents sites. Les aléas érosifs de référence définis dans le cadre de la présente étude peuvent être consultées sur l’espace cartographique.
projections futures du trait de côte
hypothèses de travail
Les hypothèses suivantes ont été utilisées :
Sur les zones protégées artificiellement :
-
Maintien des ouvrages portuaires,
-
Pour les ouvrages de protection côtière, 2 hypothèses seront utilisées qui amèneront à des cartographies des positions futures du trait de côte :
-
Maintien des ouvrages de protection côtière (épis, brise-lames, butées),
-
Maintien des ouvrages de protection côtière à horizon 2030 et suppression au-delà.
-
-
Non prise en compte des travaux de rechargement de plage.
Sur les mécanismes d’évolution des plages entre deux structures portuaires :
-
Action dominante des transports longitudinaux sur les transports transversaux pour caractériser les évolutions long terme du trait de côte,
-
Principe de basculement du trait de côte entre deux structures portuaires avec recherche d’une position d’équilibre statique,
-
Sur le long terme, diminution possible du stock sédimentaire sableux actif au cours de tempêtes exceptionnelles.
Projections
Projections à moyen terme : horizon 2030
Les projections à moyen terme (horizon 2030) sont faites selon une approche classique combinant connaissances des évolutions historiques et du fonctionnement des sites étudiés. Il est supposé que les ouvrages existants sont maintenus jusqu’à cette date.
Projections à long terme : horizons 2060 et 2100
Pour les projections à plus long terme (2060, 2100), l’utilisation des aléas de référence est plus complexe et la méthodologie est adaptée en conséquence. Les basculements progressifs du trait de côte modifieront les intensités du transit littoral et donc les célérités des évolutions. Les ouvrages littoraux pourront être progressivement contournés. L’accumulation de tempêtes exceptionnelles pourra participer à la diminution progressive du stock sédimentaire actif. Ces éléments doivent donc dû être pris en compte dans la démarche.
A l’horizon 2060, 2 projections différentes ont été réalisées :
-
Maintien des ouvrages : Il est supposé que les ouvrages existants sont maintenus et entretenus sur cette période. Les aléas de références d’érosion utilisés pour 2030, en zone protégé ou non, continuent de s’appliquer. Les zones en engraissement ont été généralement projetés jusqu’à saturation des digues portuaires.
-
Retrait des ouvrages après 2030 : Les aléas des zones anciennement protégées ont été définis à partir :
-
Des taux d’évolutions rencontrés en aval des zones précédemment protégées (déplacement du taux d’évolution),
-
Des taux d’évolutions existants avant la protection de la zone,
-
Des taux d’évolutions connus sur des zones comparables,
-
D’une combinaison de un ou plusieurs de ces éléments.
-
A l’horizon 2100 : La projection à horizon 2100 nécessite une autre approche, que ce soit avec ou sans les ouvrages de protection côtière. Le maintien des aléas définis précédemment est inapproprié car ne permet pas d’obtenir des formes en plan de plages équilibrés. Une notion de « bande d’aléa » a donc été privilégiée pour la projection à horizon 2100. Cette bande d’aléa prendrait en compte les effets :
-
des déficits d’apports longitudinaux,
-
des éventuelles pertes dans les petits fonds,
-
des tempêtes,
-
de la surélévation du niveau de la mer.
L’ensemble du littoral du Languedoc-Roussillon en érosion a donc été soumis, pour cette projection, a un recul estimé à 20m (soit en moyenne un recul de 0,5m/an) à partir des traits de côtes établis pour l’horizon 2060.
Voir la cartographie de projection du trait de côte avec maintien des ouvrages .
Voir la cartographie de projection du trait de côte avec retrait des ouvrages après 2030.
Télécharger le rapport (sans les annexes) Rapport Aléa érosion.
Documents
Type | Titre | Chargé le | Poids |
---|---|---|---|
rapport alea erosion brgm final txt | 15/10/2018 | 1.5 Mo |